Directrice des Achats dans une PME de distribution alimentaire rachetée par un grand groupe, j’ai été amenée à acter le changement, l’accompagner, le traduire et le mettre en oeuvre dans mon équipe.
Face au mash-up de 2 univers assez différents….
l’un vertical-pyramidal, protocolaire, politique, organisé, cloisonné, l’autre horizontal, artisanal de type familial, affectif, transverse, structuré, fluide…. comment répondre aux nouvelles exigences sans clivage, comment marier l’un et l’autre de manière à ce que 1+1 fasse 3, et non 2, et encore moins 1?
Épuisée par les soubresauts du changement, même avec des appuis et alliés précieux au sein de l’entreprise , le séminaire «Maîtriser..ou Contrôler? » animé par Eva Rebane-Kristensen est arrivé à point nommé.
Le travail réalisé avec Eva ne fut pas un énième travail de coaching ou de développement personnel en accéléré pour séminaire de rentrée ou de team- building.
Non, avec Eva ce fut une approche en profondeur de mes propres résistances (qui sont le met favori du contrôle) sur un laps de temps à la fois court ( une semaine), et suffisamment long pour dézinguer un à un les mécanismes sclérosants de l’immobilisme ( autre met favori du contrôle) C’est là où j’ai compris que contrôler mes équipes, les outils, les chiffres, les standards, les horaires, les réunions, les atteintes des objectifs absorbaient toute mon énergie dans un trou noir sans matière, qui a pour nom la peur/les peurs.
Peur de ne pas atteindre les objectifs, peur d’être jugée ou plutôt déjugée, perdre la reconnaissance, le statut, ma place, mon autorité, peur de .. de …de ….de …
Peur d’être soi tout simplement. Moins je suis, plus j’ai peur, et plus j’ai peur, moins je suis, et plus je contrôle . A ce jeu, autant dire que la bataille était jouée d’avance, je perdais inéluctablement et paradoxalement le contrôle de tout, et à priori de moi- même. Jusqu’à ce moment, aussi limpide que l’eau fraîche des torrents : la seule manière d’appréhender le changement, c’est d’être le changement, la seule manière d’actionner le mouvement, c’est d’être soi même le mouvement et la seule manière de manager est ….d’oublier le management. C’est là ou je comprends que maîtriser, c’est prendre cette hauteur nécessaire à la vision et la décision clairvoyantes.
Je comprends que la parole n’est pas forcément le vecteur essentiel de la communication mais le silence et l’observation oui, l’intuition et le ressenti oui. Dans le-s silence-s, j’entends mieux ce qui se dit et ne se dit pas. Je peux donc mieux agir et inter-agir. Là ou les peurs disparaissent, la joie réapparaît : joie de partager avec son équipe autre chose que des chiffres, nécessaires certes, mais pas que. La confiance s’instaure, est restaurée, sans jugement, en même temps que l’estime de l’autre non pas en tant que producteur d’un certain rendement, mais comme contributeur au bien être et à l’équilibre du groupe. Le regard et le corps deviennent plus souples, avec une vision macro des évènements pour ne pas perdre de vue les priorités, et une action micro quand cela est nécessaire, ponctuellement. Le contrôle ou checking point est alors utilisé comme outil et non comme système. Tout simplement la joie d’être là, à ma place. Maîtriser, c’est Respirer. Et toute l’équipe respire, tel un eco-système au sens propre du terme. « Même pas peur », disent les enfants. C’est désormais pour moi un réflexe, il m’arrive d’ en sourire .
Une profonde gratitude à Eva pour m’avoir amenée avec amour, douceur et une conviction inébranlable, sur le chemin joyeux de la Maîtrise. A cela s’ajoute la confiance et la confidentialité absolues du cadre dans lequel j’ai pu évoluer en toute sécurité cette semaine durant.
Consultante en Stratégie Marketing